La démarche thérapeutique

Le changement: un espoir à réaliser

Premières démarches

Un individu se rendant chez un psychothérapeute, le fait dans l’espoir de modifier sa situation personnelle. Le seuil à passer pour commencer une telle démarche n’est pas aussi facile que l’on peut le croire. Il faut tout d’abord parvenir à admettre que l’on se trouve dans une situation difficile, voire « maladive » et puis surtout que l’on arrive pas à en sortir par ses propres moyens. Ce qui dans notre société où l’idéal de vie est porté par les modèles du succès et de la réussite, n’est pas particulièrement évident. Il y a tout d’abord dans cette démarche le constat de ce que l’on pense être un échec. Mais en réalité être capable de faire ce constat dénote un grand courage et plus grand encore celui de faire les démarches d’une prise de contact avec un thérapeute.

J’ai coutume de dire que le simple fait de faire appel à un thérapeute, représente déjà la moitié du chemin vers une situation de mieux-être. Cela permet au patient commencer à prendre contact avec sa situation telle qu’elle est, d’en mesurer la teneur et l’amertume.

« Le changement psychothérapeutique commence avec l’idée que changer est possible. »

 

L’attitude du « patient »

L’attente d’une guérison n’en sera que plus grande et c’est donc avec des sentiments de crainte et d’espoir que le patient rendra visite à son psychothérapeute. L’idée forte qui soutient cette démarche est « je veux que cela change » et de manière plus voilée « je veux changer ».

Je dis de manière plus voilée car bien que les grands principes de la psychologie soient relativement connus, l’on va souvent chez son thérapeute comme l’on  va chez son médecin. C’est à dire dans l’attente que l’homme de science à l’aide d’une bonne prescription médicamenteuse va résoudre tous nos problèmes. Ce n’est  pas le cas. On parle de travail thérapeutique car l’effort à fournir se trouve surtout du coté du patient (terme inapproprié, puisque suggérant la passivité). Il s’agit d’un travail de ressenti et d’acceptation. Du point de vue de la gestalt thérapie il n’y a pas de malade, dans le sens d’un individu subissant une maladie qui ne le concernerait pas vraiment. Mais un acteur (celui qui fait acte), modelant sa propre vie.

La mauvaise nouvelle est donc que vous ne pouvez pas vraiment regarder ailleurs pour trouver le responsable de vos difficultés. Mais la bonne nouvelle est que si c’est vous le responsable, alors vous avez le pouvoir de transformer la situation et de prendre les cartes en main.

L’accompagnement thérapeutique

Il y à plusieurs éléments qui déterminent le succès d’une psychothérapie. Le plus important à mon sens est cette volonté première du patient de vouloir changer une situation donnée. Le « je veux que cela change » libère les énergies qui permettrons le changement. La deuxième est un bon contact, un bon ressenti du thérapeute. Il faut que le patient se sente à l’aise et qu’il puisse faire confiance à son accompagnateur. Il ne faut pas hésiter à dire  » je suis désolé, mais vous n’êtes pas le thérapeute don t j’ai besoin ».

Le rôle de ce dernier sera de permettre à son patient de voir, de ressentir et de transformer ce qui fait obstacle au changement. Ce n’est pas le thérapeute qui va changer les choses, mais il va rendre le changement possible. En gestalt thérapie l’accent est mis sur l’expérience. Cela veut dire que simplement comprendre d’où vient un problème de manière cognitive n’amène pas forcément de transformation. Celle-ci ne surviendra que dans la mesure où avec le soutient du praticien, le patient va expérimenter  des chemins nouveaux, une nouvelle manière d’être et d’agir. Sa vie va alors prendre une nouvelle forme, une nouvelle « gestalt ».

 

Je parlerai dans un prochain article du « paradoxe du changement » qui place les limites de cette volonté de changer et sur lequel repose une grande partie de la méthode de travail en gestalt-thérapie:

« le changement survient lorsque l’on devient ce que l’on est , et pas lorsque l’on cherche à devenir ce que l’on est pas. »

 

 

4 réflexions sur « La démarche thérapeutique »

  1. Bonjour Bruno,
    Bienvenue sur la blogosphère. Contente de découvrir ce nouveau blog, j’espère y lire de nombreux articles.

    Déjà faire la démarche d’aller chez le psy, ce n’est pas le signe que l’on veut changer? Même si on a tout un tas de résistances au changement?
    A moins d’être maso, c’est quand même pas tous les jours une partie de plaisir la thérapie…

    A bientôt

    • Bonjour Selma,

      C’est vrai vous avez raison. La démarche à faire pour trouver un thérapeute est le premier pas vers un changement. Cela demande même souvent un grand courage.
      L’idée est de changer sans pour autant renier ce que l’on est. Ça veut dire qu’il faudra entrer en contact avec ce qui fait que l’on est quelqu’un d’unique: avec les aspects que l’on apprécie pas, mais aussi avec ceux qui nous soutiennent et font que l’on se sent vivant. C’est un travail parfois difficile, c’est exact, mais pas seulement. Il m’arrive souvent de rire avec mes patients et une séance peut apporter aussi beaucoup de plénitude.

      Merci et à bientôt

  2. Les infos ici sur cette page sont bien intéressantes. J’ai vraiment bien aimé, un article qui est bien écrit et nous permet d’en savoir un peu plus sur le sujet. Bien vu !
    Amandine Luong / MELTY.FR

  3. Bravo pour votre site, claire et agréable à la fois. La gestalt-thérapie, inventé par Fritz Perls, psychiatre est très interessante. Cela a été repris en partie dans la P.N.L et donne de très bon résultat. Merci à vous, Bruno Ricard

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