Notre psychologie: ce que nous sommes
est en permanente évolution. Notre corps, nos pensées, nos émotions, ce qui attire notre attention: tout ce qui nous constitue suit un processus de transformation. Nous sommes des êtres en chemin et en devenir.
Ce chemin appelle un dépassement des frontières et du cadre que nous nous sommes fixés. A chacun des stades de notre vie, nous cherchons à obtenir, à intégrer ce qui nous fait défaut, par exemple: de la mobilité pour un jeune enfant, de l’indépendance pour un adolescent, de la reconnaissance sociale, une famille heureuse, etc…
Et à chaque fois notre vision de ce que nous sommes se transforme. Nous devenons plus complets, plus entiers et sommes pourtant à nouveau appelés vers le prochain stade de notre développement. Se faisant nous repoussons toujours un peu plus nos frontières: ce qui nous était étranger nous devient familier.
Cependant la réalité de nos vies ne suit pas ce beau schéma.
Nous pouvons ressentir de la peur, de la souffrance, du mal-être
à certains moments de ce processus. Des expériences peuvent aussi avoir un caractère traumatisant qui fait que l’au-delà de la frontière devient quelque chose d’inacceptable, de terrifiant et que nous nous empressons de nier ou d’oublier.
Cet au-delà de ce que nous définissons comme « moi », cette part de nous même que nous avons refoulé est pourtant bien souvent ce dont nous avons besoin pour être en équilibre et pour que nos polarités soient en harmonie.
« Les opposés doivent être réconciliés car sans la nuit on ne peut connaître le jour.
La souffrance disparaît lorsque que l’on réalise que les parties ne sont qu’illusion et que nous sommes depuis toujours un tout »
Ken Wilber
Accepter cette part d’ombre, cette part « malade »,
entrer en contact avec elle, sera une étape importante du travail thérapeutique.
Nous sommes des êtres en devenir et ce qui paradoxalement freine le plus notre évolution est la non-acception de ce que nous sommes. Le refus de notre vie telle qu’elle est, de l’instant tel qu’il est sont des fuites vers l’avant où nous nous perdons. L’un des apports fondamentaux de la gestalt-thérapie est de nous donner les moyens de reprendre contact dans l’ici et le maintenant avec ce que nous sommes et d’expérimenter ainsi une plus grande part de notre être .
La volonté de changer, d’êtres meilleurs ou mieux adaptés à notre milieu ne peut ainsi porter de fruits si nous ne parvenons pas en premier lieu à devenir amis du processus de vie qui en nous cherche à voir le jour.